Différents types de traces peuvent donc être présents sur une scène de crime.
Elles peuvent être d’origine humaine ou non humaine et leur pouvoir discriminant, leur pertinence, sont plus ou moins importants.
Face à une multiplicité de traces, comment effectuer un choix ?
Certaines traces peuvent être détruites par les investigations.
Que peut-on tolérer ?
Quelles techniques utiliser ?
Des options stratégiques sont nécessaires.
Comment passe-t-on de la trace à l’indice ?
Il s’agit ici de sémiotique.
De la reconnaissance, de l’importance, accordées à une trace, celle-ci se trouve transformée en indice et peut donc prendre une signification.
On peut définir la valeur des indices physiques selon certains critères :
- la localisation permet dans certains cas de déterminer qu’ils résultent de l’enchaînement des faits. Ceci rejoint la notion de pertinence. Ainsi une trace de chaussure retrouvée sur le rebord d’une fenêtre ;
- la datation se rencontre occasionnellement mais peut être fort intéressante comme par exemple un fragment d’optique caractéristique retrouvé près d’un corps renversé par un véhicule ;
- le potentiel : les traces physiques permettent de relier une personne ou un objet lui appartenant à une scène de crime ; relier différents délits sur les lieux desquels des traces de même nature, identiques ou similaires ont été collectées (ADN, traces d’oreilles, empreintes digitales) ;
- l’apport reconstructif : les indices découverts peuvent permettre de déterminer le nombre de participants aux faits, leurs déplacements, leur degré de participation, d’établir des liens entre plusieurs infractions, des modes opératoires identiques.Le technicien de scène de crime doit avoir en permanence à l’esprit les propriétés et la nature des traces ; elles peuvent être fragiles, condamnables et, pour certaines… virtuelles (traces numériques).Les traces d’origine humaine sont potentiellement nombreuses.
Il peut s’agir d’empreintes digitales, de traces d’oreilles ou de lèvres, de morsures, de liquides biologiques (sang, sperme, salive…), de phanères (cheveux, poils, ongles).
Mais il peut s’agir aussi d’une voix enregistrée (affaire Cahuzac), d’une écriture par exemple.Certaines traces peuvent être liées directement à un individu, telles que des traces de chaussures, des fibres.
D’autres, très diverses, sont liées aux faits, aux objets, aux lieux telles que traces de pneus, verres, sols, projectiles et résidus de tirs, poisons, polluants, toxiques, stupéfiants, explosifs, données électroniques, insectes…
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- d’une fenêtre dont la vitre qui a été cassée est intéressante. Elle peut avoir comme source l’auteur ;
- replacer dans son contexte chaque indice ;Les traces ont aussi un caractère visible ou latent. Elles sont plus ou moins fragiles, voire labiles et évolutives et leur pertinence peut évoluer en fonction du temps.
Méthodologie de la recherche
Pour rechercher les traces, il s’agit d’être méthodique.
Un balayage systématique des lieux est nécessaire.
Il s’effectue par un parcours géométrique pour éviter d’oublier une zone.
On utilisera par exemple une méthode de progression par cercles concentriques ou par quadrillage.
Chaque trace, chaque indice relevé portera la référence du lieu de sa découverte.
La traçabilité est un maître mot.
Outils de la recherche
La mise en évidence des indices nécessite un matériel de recherche, par exemple loupe, systèmes d’éclairage avec lumière blanche ou de différentes longueurs d’ondes (Polylight ou Crimescope), et des procédés de révélation physico-chimiques adaptés au type de traces à révéler.
Ainsi, pour ne citer que le domaine des empreintes digitales, les notions de supports poreux ou non poreux doivent être considérées.
A côté des poudres dactyloscopiques conventionnelles, magnétiques, on dispose de poudres fluorescentes (excitées au laser), d’iode, de suspensions de particules de molybdène, de ninhydrine, de cyanoacrylate, de sodium.
Ainsi, des choix stratégiques sont nécessaires, fonction du support, de ses particularités, de l’humidité car l’emploi de certains produits peut contrecarrer la recherche d’autres indices.
les traces technologiques et l’investigation numérique