Sur une scène de crime, la progression doit se faire du général au particulier pour la recherche des traces et indices.
Que doit-on rechercher durant les investigations ?
En pratique, il faut s’intéresser à tous types de traces ou d’indices tels que marques de passages, traces de chaussures, de véhicules, de gants, d’empreintes de textiles, traces d’outils, traces moulées ou glissées, traces consécutives à l’emploi d’armes à feu, traces de lutte, désordre. Qu’est ce qui a été modifié, apporté ou enlevé ?
Il faut donc rechercher tout ce qui peut servir à identifier le ou les auteurs et à comprendre ce qui s’est passé.
Comment doit-on raisonner durant les investigations ?
Une question fondamentale est donc de savoir comment l’on doit raisonner sur une scène de crime.
Le mode de raisonnement paraît devoir se rapprocher du diagnostic médical, qui est un raisonnement hypothético- déductif.
En s’appuyant sur les travaux de Charles Sanders Peirce et Umberto Eco, il apparaît que la première démarche intellectuelle face à une scène de crime est abductive et intuitive.
Elle inventorie et cherche à relier, organiser des données, des signes.
L’abduction ne peut être guidée que par les connaissances connexes de l’individu.
C’est la raison pour laquelle la production d’hypothèses passe par l’activation de ces connaissances.
Ce processus d’activation peut être aidé par des raisonnements de type descriptif ou analogique, voire par des arbres décisionnels, une démarche heuristique.
Génération d’hypothèses ou analyse fonctionnelle des événements durant les investigations
Cette première phase d’observation se termine par la génération d’hypothèses.
Il s’agit de faire une première évaluation de la gestion de la scène et de discuter avec le directeur d’enquête (DE) donc de donner, de valider ou de modifier les hypothèses de travail du DE, de faire une analyse fonctionnelle des évènements.
Sur place les investigations doivent aboutir à une vue d’ensemble forensique, à l’orientation des recherches, à la sélection des indices pertinents, à la discrimination ou à l’exclusion de traces.
C’est ainsi que l’on va s’intéresser aux éléments suivants :
- le passage en revue des indices ;
- la venue d’experts sur les lieux ;
- la détermination de la priorité des expertises ;
- l’interprétation des résultats et analyses par rapport à l’évaluation de la scène de crime ;
- l’adaptation aux nouvelles données de l’enquête ;
- fournir des informations au DE pour l’aider à orienter son enquête ;
- faire le lien avec le ou les laboratoires, les experts. Informer en temps réel de toutes les informations provenant des travaux scientifiques et de leur signification ;
- aviser les enquêteurs des nouvelles opportunités scientifiques quand l’enquête progresse.
Lorsque des hypothèses sont cristallisées, le processus de reconstruction des faits est envisagé.Il y a donc en matière d’investigation, d’évaluation et de coordination forensique, nécessité d’une formation très complète aux différents modes de raisonnement et aux processus heuristiques.