Plus la prise en compte de paramètres utiles à l’estimation du délai post-mortem sera précoce, meilleure sera la réponse.

estimation de l' heure de la mort

Figurent parmi les critères d’estimation de l’heure du décès :

Les signes positifs de la mort

  •  la température du cadavre,
  •  la déshydratation (perte de poids, affaissement des globes oculaires, apparition du voilecornée…). Cette méthode est peu valable cependant (elle n’est utilisée que chez le nouveau-né).
  •  les lividités cadavériques :tâches couleur «lie de vin» sur la peau correspondant à la migration du sang dans les parties déclives du corps. Les zones d’appui ne sont pas colorées, de sorte que de la localisation des lividités, il peut être déduit le déplacement post-mortem du corps (lividités paradoxales). Elles apparaissent dans un délai compris entre 30 minutes (ce délai est plus près de 2 heures pour qu’elles puissent être clairement identifiées) et 4 heures après la mort, atteignent leur développement maximal en 12 heures et persistent jusqu’à la putréfaction.
  •  la rigidité : contraction musculaire post mortem, secondaire à des phénomènes chimiques, et qui intéresse tous les muscles de l’organisme. Elle atteint son développement maximal en 12 heures et disparaît en 48 à 72 heures (ce sont également les phénomènes de putréfaction qui provoquent leur résolution).
  •  la putréfaction : l’apparition de la tache verte abdominale peut laisser présumer que l’heure du décès remonte à plus de 24 heures.

 

Le tableau de VIBERT (pour une température «idéale» de 12 à 15°C) résume l’ensemble de ces données :

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  • Cadavre chaud, souple, sans lividités : la mort remonte à 5 A 6 Heures.
  • Cadavre tiède, début de rigidité cadavérique, lividités mobiles disparaissant à la pression : 6 A 12 Heures.
  • Cadavre froid, rigide, lividités marquées, pas de tache verte abdominale : 24 A 48 Heures.
  • Disparition de la rigidité cadavérique, tache verte abdominale : plus de 48 Heures.

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    Toutes ces méthodes ne permettent qu’une approche très grossière du temps écoulé depuis le décès. Il convient de rester prudent quant aux conclusions fournies pour estimer l’heure de la mort.

     

    La biophysique post mortem (non utilisée en France) :

    Il s’agit d’une stimulation musculaire électrique.

     

    La biochimie post mortem (peu utilisée)

    On peut citer le dosage du potassium dans un prélèvement d’humeur vitrée fait sur place.
    Cette méthode ne peut pas être employée en cas de traumatisme crânien et présente des difficultés techniques d’utilisation (en effet, le prélèvement d’humeur vitrée doit être immédiatement centrifugé et le surnageant prélevé pour l’analyse).

     

    L’étude scientifique du refroidissement corporel

    Il s’agit d’une méthode qui reste utile pour estimer le délai post mortem (heure de la mort).
    Des tables existent dans la littérature médico-légale.

    En conditions standards (dans un local isolé à température constante), après un plateau d’environ 3 heures, la température rectale baisse d’un degré par heure.
    Les sites de mesure possibles peuvent être : hépatique, cérébral, tympanique ou, de préférence, rectal.

     

    L’entomologie médico-légale

    Il s’agit d’une méthode très intéressante pour déterminer assez précisément l’heure de la mort  d’une victime ; les médecins et techniciens de scènes de crime doivent être parfaitement entraînés à la réalisation des prélèvements spécifiques.
    Il est très utile de recueillir des observations concernant l’aspect du corps, des blessures, de l’environnement du corps, jointes à la collecte des insectes et pupes.

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