En police scientifique, l’identification se base sur les propriétés des dessins papillaires, qu’ils soient digitaux ou bien palmaires..
Variabilité des dessins papillaires
Les empreintes papillaires montrent une très grande variabilité.
Cette prémisse est souvent formulée en invoquant l’unicité des dessins papillaires.
Il va de soi que l’unicité est indémontrable.
La grande variabilité des empreintes papillaires est la conséquence d’un processus de formation des empreintes dans lequel interviennent à la fois des processus génétiques (au niveau du dessin général) et des processus épigénétiques à forte composante aléatoire liés à l’environnement intra-utérin.
D’autre part, cette variabilité se confirme à chaque étude empirique portant sur le pouvoir discriminatoire des empreintes papillaires.
Ce pouvoir discriminatoire extrêmement élevé s’exprime dans la capacité du spécialiste à distinguer entre des arrangements qui proviennent de sources différentes (en combinant des observations du général au particulier tirant profit des trois niveaux de caractéristiques) et ceux émanant de même source.
Permanence des dessins papillaires
Les empreintes papillaires sont présentes et enregistrables chez la très grande majorité des individus.
Elles sont permanentes en ce sens que les arrangements papillaires obtenus sur des impressions (traces ou empreintes) demeurent constants dans le temps.
La permanence est assurée par un renouvellement cellulaire constant de la couche basale du derme, portant le dessin papillaire original vers l’épiderme.
La formation des crêtes au niveau du derme a lieu durant la période entre la 10ème et 25ème semaine du développement fœtal.
A partir de ce moment et ce jusqu’à la décomposition des tissus après la mort, le dessin papillaire est fixé, à l’exception de changements de taille dus à la croissance.
Seule des cicatrices profondes (atteignant le derme) peuvent altérer ce dessin générique ; autrement, les crêtes papillaires épidermiques se reforment selon le dessin original situé au niveau du derme.
Cela signifie donc que les configurations papillaires offrent un potentiel d’association qui ne dépend pas (ou très peu) du temps.
Cette reproductibilité temporelle est un atout majeur de cette technique d’identification.
Ces deux propriétés fondamentales, la variabilité et la permanence, associées aux possibilités de classification, expliquent que les empreintes papillaires aient été pendant très longtemps considérées comme la meilleure méthode d’identification.
Seul l’avènement de l’utilisation de l’ADN à des fins d’identification a permis de trouver une méthode atteignant une qualité similaire à celle des empreintes papillaires.