L’épreuve commence avant même que vous soyez assis.
Vous n’en êtes généralement pas conscient, mais, avant même que vous commenciez votre exposé ou répondiez à la première question posée, le jury « se fait une idée » de qui vous êtes.
Votre manière de vous déplacer pour rejoindre et manipuler la chaise qui est vôtre pendant toute l’épreuve, la façon dont vous regardez les membres du jury avant de vous installer, les quelques paroles que vous prononcez, votre manière de vous asseoir et de prendre possession de « votre » espace disent déjà quelque chose de vos qualités et, le cas échéant, de vos défauts.
Il est plus que recommandé de dire « bonjour », en évitant un ton trop désinvolte, voire « bonjour mesdames, bonjour messieurs », sous réserve d’éviter un ton excessivement cérémonieux, de marquer une petite pause avant de vous asseoir, permettant au jury de vous y inviter et, si le jury ne vous y invite pas, de vous asseoir tranquillement.
Ne cherchez pas à serrer la main des membres du jury, cela ne se fait pas et pourrait être interprété comme une manière abusive de « forcer la relation » avec le jury dont la posture est plutôt du type “Don’t invade my privacy’’ (« N’envahissez pas mon espace privé »), pour reprendre une expression anglo-saxonne.
Est également vécue par le jury comme une invasion gênante de son espace personnel la posture d’un candidat trop penché en avant, aux gestes trop amples, qui se rapprocherait ainsi excessivement du jury jusqu’à le gêner.
Les jurys sont souvent étonnés par le comportement de candidats qui se ruent vers leur chaise sans un regard pour eux et commencent à parler avant même d’y être invités, méconnaissant – sous l’effet du stress – les règles élémentaires de politesse.
Respectez le jury PTS
Consciemment ou non, certainement sous l’effet du stress, les candidats se comportent parfois comme s’ils souhaitaient imposer leur propre loi au jury, oubliant que celui-ci apprécie souverainement la qualité de leur prestation et demeure du début à la fin de l’épreuve maître du jeu.
Dans ce cadre, il est fortement déconseillé d’essayer de continuer à parler lorsque le jury vous invite à terminer (c’est assez fréquemment le cas lorsque le candidat a mal « calibré » l’exposé sur son expérience et son parcours, a besoin de plus de temps que le temps réglementaire pour livrer ce qu’il a prévu de livrer et feint de ne pas entendre le jury qui l’invite fermement à conclure). L’effet est doublement désastreux, d’une part parce que votre manque de maîtrise du temps est manifeste – et quel (futur) employeur pourrait s’en satisfaire ? – d’autre part parce que refuser d’obéir à une instruction fondée augure mal de l’attitude professionnelle du fonctionnaire de la police scientifique que vous souhaitez devenir et qui se trouvera inévitablement placé dans une position hiérarchique impliquant le respect des instructions.
Un autre comportement qui indispose le jury :
lui demander de donner la bonne réponse à une question qu’il vous a posée et à laquelle vous ne savez pas répondre.
Cette attitude est toujours perdante, qu’elle soit interprétée par le jury comme un soupçon de votre part sur ses compétences ou que celui-ci vous fasse grief de feindre de vouloir apprendre en toute circonstance et d’accorder le plus grand prix à ses paroles.
Les jurys sont également gênés par les candidats qui, au terme de l’épreuve, les interrogent : « Alors, cela s’est bien passé ? J’ai été comment ? » À éviter, donc, absolument.
Enfin, prêtez-vous sans réticence à la reformulation voire à la répétition lorsque – cela peut arriver – deux membres du jury vous posent à quelques minutes d’intervalle la même question : un « je l’ai déjà dit tout à l’heure » ne peut que faire mauvaise impression. De même, vous n’êtes pas habilité à contester les questions posées par le jury, même si vous les pensez décalées par rapport à vos attentes.
Ne faites pas semblant face au jury PTS
Les premières questions du jury naissent le plus souvent des termes que vous avez vous-même employés dans votre exposé lorsque l’épreuve en comporte un.
Il est donc inutile et dangereux d’employer des mots ou de mobiliser des concepts dont vous maîtrisez mal le sens.
À ce propos, lorsque vous êtes incapables de répondre à une question, le jury vous saura gré d’avouer votre ignorance et de ne pas masquer le vide par des formulations pompeuses ou absconses qui ne sauraient faire illusion et inquiètent quant à l’attitude du fonctionnaire lorsqu’il ne sait pas répondre à une question d’un supérieur ou d’un collaborateur, partenaire…
Pour autant, vous ne pouvez évidemment pas éluder toutes les questions : sachez mesurer que, même si vous n’avez pas immédiatement réponse à une question, vous êtes fondé à reconnaître que vous ne pouvez apporter une réponse précise à la question tout en proposant une ouverture bienvenue qui permettra de convaincre de vos capacités à « rebondir » en mobilisant des connaissances intéressantes au bénéfice d’une démonstration convaincante (« Je ne peux répondre précisément à votre question, mais il me semble qu’elle renvoie à un débat d’actualité entre… et…, portant sur… »).
Ne faites pas non plus semblant de comprendre une question que vous n’avez pas comprise : vous risqueriez d’emprunter une piste semée d’embûches, que le jury pourrait vous faire grief d’avoir choisie sans vous assurer préalablement que c’est bien la bonne piste.
N’adoptez pas un rythme de parole si lent et si solennel que le jury pensera au mieux que vous essayez de « jouer la montre » parce que vous n’auriez pas grand chose à dire, au pire que vous vous exprimez toujours de cette façon et que travailler avec vous serait alors particulièrement difficile.