Le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation ( STRJD ) gère et exploite, pour l’ensemble des unités de la gendarmerie, les bases centrales de documentation criminelle disposant ainsi de l’information touchant l’ensemble des composantes de l’enquête judiclaire : affaires et modes opératoires, personnes (auteurs, co-auteurs, complices), moyens et objets (véhicules, armes, biens mobiliers, etc.) ainsi que les relevés d’empreintes et de traces.

STRJD service technique de recherches judiciaires et de documentation

Cette information est exploitée selon deux modes :

  •  Un mode réactif pour lequel ce service répond 24 heures sur 24 à toute unité émettant une demande documentaire ou de recoupement entre les informations présentes dans les bases. Il sert de point d’accès national à tous les fichiers qui ne peuvent être déployés jusqu’au niveau élémentaire pour des raisons techniques, notamment ceux d’autres administrations. Le STRJD peut rapidement et à tout moment réaliser des ciblages et des enquêtes d’environnement très complètes sur des individus ou des groupes au profit d’expertises. Il met en œuvre des fonctionnalités puissantes de recherches par multicritères dans la base JUDEX (base de rapprochements judiciaires fusionnée avec les bases de la Police Nationale pour créer la base ARIANE. Il peut informer les unités pratiquement en temps réel sur les similitudes de quelque nature qu’elles soient (manière d’opérer, éléments de description de l’auteur, indices laissés sur place, etc.) entre un fait actuel et d’autres faits commis en d’autres lieux et à un autre moment, même à des centaines de kilomètres ou des années de distance.
  •  Un mode proactif pour lequel, le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation ( STRJD ) exploite lui-même la documentation criminelle et les fichiers auxquels il a accès pour isoler de la totalité des faits enregistrés, sur la base de critères précis et sans cesse redéfinis, ceux qui sont susceptibles de constituer une série criminelle, c’est-à-dire ceux dont des éléments objectifs permettent de penser qu’ils peuvent être imputables à un même auteur ou groupe d’auteurs.Les rapprochements effectués sont alors soit communiqués aux unités de gendarmerie ou services de police concernés par le phénomène identifié, à charge pour eux d’entrer en contact pour échanger leurs informations et coordonner leurs investigations, soit directement traités par les enquêteurs du STRJD, Officiers de Police Judiciaire ( OPJ ) habilités au niveau national, qui prennent alors contact avec les unités pour enrichir l’information disponible sur ces faits. Dès que la « sérialité » est validée, une procédure est ouverte avec mise en œuvre d’un processus d’analyse criminelle, au bénéfice, et le plus souvent en co-saisine, des unités initialement saisies.Quand il intervient ainsi dans les investigations relatives à une série criminelle, le STRJD est en mesure de projeter sur le terrain pour concourir directement à l’enquête, le plus souvent dans le cadre d’une cellule, des enquêteurs spécialisés dans l’approche sérielle et les éléments pertinents de rapprochement pour le type d’infraction concerné, des analystes experts de son département d’analyse criminelle opérationnelle, le groupe d’analyse comportementale de la gendarmerie dans les affaires d’atteintes aux personnes, notamment dans les homicides à mode opératoire particulier ou les atteintes sexuelles.En 2007, ce sont ainsi 171 séries criminelles qui ont été identifiées et traitées en procédure par la division des rapprochements et investigations judiciaires du STRJD, portant sur un total de plus de 2000 faits, ce chiffre croissant au fur et à mesure que de nouveaux faits sont imputés aux auteurs par le processus d’analyse. Dans la presque totalité des cas, l’analyse a également permis l’identification des auteurs.Cette capacité renforcée avec le déploiement du système ARIANE est démultipliée par le projet PERICLES de la gendarmerie qui permettra à terme, du STRJD jusqu’au niveau départemental, de disposer d’un outil informatique de recherche semi-automatique des faits « sériels ».Par ailleurs, le Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation ( STRJD ) effectue pour la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale ( DGGN ), des analyses stratégiques portant sur l’évolution de certaines formes de délinquance ou l’apparition de phénomènes nouveaux requérant de sa part, une adaptation permanente.
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