Je vais vous parler ici d’un fait qui peut être troublant au premier abord mais qui s’explique, au demeurant, très aisément.
Après avoir bossé dur, révisé, s’être préparé à tout : Réussir son écrit puis son oral au concours de police scientifique pour… au final démissionner après 2 mois de service dans sa première affectation !

police scientifique concours pts demission

Etonnant ? Impossible ?

Pas vraiment.

Il existe deux cas fréquents de démissions « express » des agents et techniciens principalement, qui ont passé leur concours et qui ont été reçus et affectés. En effet, les ingénieurs de police technique et scientifique ne sont pas atteints par cet étrange phénomène conduisant à la démission.

Le premier (et le moins important) de ces cas de démissions, se retrouve lorsque des candidats admis au concours obtiennent comme première affectation un poste en laboratoire, alors qu’il rêve de travailler au milieu de scènes de crime diverses et variées.

Imaginez-vous affecté(e) à la  » réception des scellés  » du Laboratoire de police scientifique du ressort de votre SGAMI ( Secrétariat Général pour l’Administration du Ministère de l’Intérieur ) : vous prenez en charge les scellés émanant des différents services de police des environs. Vous contrôlez si les enveloppes en papier kraft et les divers colis que l’on vous apporte quotidiennement correspondent bien aux scellés de la procédure correspondante.

Bref, je ne dénigre pas ici le grand intérêt de la méthodologie du transfert des scellés, mais il faut bien reconnaitre que nous somme ici à milles lieux d’une  » scène de crime  » !

Donc la déception et la frustration accumulées, en ne pratiquant pas du tout le « métier souhaité », finissent parfois par pousser le candidat admis au concours (parfois brillamment) à quitter son poste de fonctionnaire si difficilement acquis.

Triste réalité…

 

Mais il existe une autre « variante démissionnaire » qui touche, cette fois-ci, l’agent ou bien le technicien dit « de terrain ».

Nous parlons ici du cas le plus fréquent de démission « express » d’un premier poste d’ASPTS ( Agent Spécialisé de Police Technique et Scientifique ) ou bien technicien de PTS ( Police Technique et Scientifique ).

Alors quel est donc le problème numéro 1 qui fait démissionner les jeunes recrues sur leur primo-affectation à l’issue de leur réussite au concours de police scientifique ?

 

Et bien il s’agit du cadavre !

Sa vue, son odeur, les expressions de terreur figées sur les visages des victimes.
Sur la scène de crime, le cadavre n’est pas bien habillé et allongé dans un cercueil comme la grande majorité des gens le voit avant un enterrement.

Nous parlons ici de personnes décédés souvent dans des conditions extrêmement violentes, avec parfois commissions d’actes de tortures et de barbarie auxquelles personnes n’est préparé.

Seul la pratique et la force de l’habitude permettent de réellement savoir comment l’on peut RELLEMENT réagir face à un cadavre mutilé.

Travailler sur une scène de crime n’est pas comme travailler à l’usine.

Vous pouvez imaginer tout ce que vous voulez et vous dire que cela ne vous posera aucune difficulté majeure.

Après tout… vous avez vu tous les films d’horreur du marché et cela ne vous colle même pas la chair de poule.

Ok… mais vous êtes ici dans le domaine de l’imagination : vous pensez que vous ne réagiriez pas défavorablement en vous trouvant sur votre tout premier homicide.

Beaucoup ont pensé ainsi et ont pourtant vomi leur déjeuner.

Pourquoi ?

Une scène de crime est un choc, un lieu totalement figé, gelé, glacé.

Les odeurs du sang, de la mort, des poudres, de l’incendie, la décomposition, la putréfaction… font partie régulièrement de votre cadre de travail sur les scènes de crime.

Heureusement que vous ne travaillerez-pas QUE sur des scènes de crime, non ?

 

Comment éviter ce problème et savoir si l’on tient le choc pour être sur le terrain ?

Alors voici mon conseil personnel (réservé aux membres inscrits gratuitement sur le site), pour vous éviter de démissionner à l’issue de la réussite à votre concours de police scientifique et de savoir de façon sûre et certaine, comment vous allez réagir lorsque vous côtoierez un cadavre durant plusieurs heures.

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Par ordre de préférence, mais rien ne vous empêche d’effectuer toutes ses démarches en même temps pour un meilleur résultat :

  • Ecrivez un courrier au Directeur du Service Régional de Police Judiciaire (SRPJ) de votre région en demandant à assister à une autopsie dans le cadre de votre préparation au concours de police Technique et Scientifique. Dans le dernier SRIJ ( Service Régional d’Identité Judiciaire ) où j’ai travaillé, celles-ci étaient toutes acceptées. Adressez bien votre courrier au Directeur du SRPJ et non au Chef du SRIJ car au final c’est bien le Directeur qui donne son aval. Même si le Chef du SRIJ de votre ressort vous apprécie parce que vous l’avez déjà rencontré ou bien qu’il vous connait, c’est bien le Directeur du SRPJ qui prendra LA décision d’accepter ou non votre demande.
  • Ecrivez un courrier au Directeur Départemental de la Sécurité Publique (DDSP) de votre département en demandant à assister à une autopsie dans le cadre de votre préparation au concours de police Technique et Scientifique.
  • Ecrivez un courrier au Directeur de l’Institut Médicaux Légale (IML) de votre ressort en demandant toujours à assister à une autopsie dans le cadre de votre préparation au concours de police Technique et Scientifique.

Je vous ai ici parlé des services de la police nationale mais rien ne vous empêche d’effectuer des demandes dans des services de la gendarmerie nationale, mais là vos chances d’obtenir un avis positif seront plus difficiles pour ne pas dire inexistantes.

Donc, en suivant ces quelques conseils, vous devriez ainsi pouvoir accéder à une salle d’autopsie et assister à une véritable autopsie du début à la fin. Et c’est à ce moment là, et pas à un autre, que vous, « citoyen lambda » préparant votre concours de police scientifique, saurez, si vous êtes réellement capable de travailler aux cotés de cadavres.

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